La crise entre l’Algérie et la France a pris une nouvelle tournure. Paris a accusé l’Algérie « d’espionner » la France. Ce mercredi 12 mars 2025, un employé du ministère français de l’Economie a été mis en examen à Paris dans une enquête sur la divulgation d’informations concernant des Algériens vivant en France, dont des opposants au pouvoir en place, rapporte l’AFP.

Le fonctionnaire du ministère a été mis en examen le 19 décembre « pour intelligence avec une puissance étrangère, livraison à une puissance étrangère d’information sur intérêt fondamental à la nation, exercice d’activités pour s’informer sur les intérêts fondamentaux de la nation pour une puissance étrangère », a confirmé à l’AFP le parquet de Paris. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Selon l’AFP, cet homme est soupçonné d’avoir été « en contact régulier avec une personne de nationalité algérienne travaillant au consulat d’Algérie de Créteil », en région parisienne, et « de lui avoir transmis des informations personnelles et sur les demandes d’asile » concernant des Algériens, et notamment « des opposants notoires » au régime politique en place, a précisé le ministère public. 

Cette affaire survient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger, les deux pays étant plongés depuis plusieurs mois dans une profonde crise diplomatique aux origines diverses. Contacté par l’AFP, son avocat, Sipan Ohanians, a affirmé que son client était « victime d’une campagne de menaces et de manipulation d’une puissance étrangère ayant resserré l’étau autour de lui ».

D’après une source proche de l’enquête, l’Algérien qui exerçait au consulat d’Algérie de Créteil depuis fin 2022 était le commanditaire des renseignements: il bénéficiait selon elle d’une « couverture » et travaillait pour les renseignements algériens. 

Lui n’a pas été mis en examen à ce stade. Selon la source proche de l’enquête, cet agent demandait des informations à l’employé de Bercy sur des ressortissants algériens, dont des opposants établis à l’étranger notamment en France.