Une lourde peine a été requise contre l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal. Le procureur de la République près le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, à Alger, a requis, ce jeudi 20 mars 2025, une peine de 10 ans de prison ferme ainsi qu’une amende d’un million de dinars algériens à l’encontre de Sansal Boualem.

Ce dernier est accusé d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à un corps constitué, de pratiques portant préjudice à l’économie nationale, ainsi que de possession de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays. 

Il a comparu ce matin devant le juge correctionnel pour répondre aux questions relatives aux charges retenues contre lui. Son affaire a été programmée dans le cadre du calendrier ordinaire des affaires soumises à discussion, concernant des dossiers de violation du droit commun impliquant des prévenus en détention. « L’audience s’est déroulée normalement, sans aucune procédure exceptionnelle », rapporte echoroukonline. 

« Les enquêteurs ont découvert, en exploitant son téléphone portable et son ordinateur, « des contenus portant atteinte aux institutions constitutionnelles, civiles et militaires et à l’État algérien », selon echoroukonline. Le journal a rapporté que Sansal est apparu en « bonne santé » et a nié toute intention de nuire à l’Algérie à travers ses publications, estimant qu’il « s’agissait simplement d’une expression d’opinion, comme le ferait tout citoyen algérien ».

Il a affirmé « ne pas avoir pris conscience du fait que certaines de ses expressions pourraient porter atteinte aux institutions nationales. Par ailleurs, l’accusé « a refusé de constituer un avocat pour sa défense et a préféré répondre lui-même aux questions du tribunal ».

Le verdict sera rendu le 27 mars 2025. Lors de son interrogatoire par le juge d’instruction de la troisième chambre du tribunal correctionnel de Dar El Beïda à Alger, l’accusé a déclaré qu’il est Algérien, et aime son pays et que son patriotisme ne fait aucun doute. 

A rappeler que l’écrivain Boualem Sansal, âgé de 76 ans, a été arrêté par les services de sécurité le 16 novembre 2024 à l’aéroport international Houari Boumédiène, à son arrivée de Paris.

Il devait normalement se rendre de l’aéroport à son domicile à Boumerdès, mais il a été placé en garde à vue pour enquête. Il a ensuite comparu devant le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda, qui l’a déféré devant le juge d’instruction. Ce dernier a ordonné son placement en détention provisoire à la prison de Koléa le 23 novembre dernier.

Cette affaire a constitué l’un des facteurs qui ont alimenté la crise qui perdure encore entre l’Algérie et la France.