Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau s’est rendu ce lundi 5 mai 2025 à la Grande Mosquée de Paris, marquant ainsi sa première visite officielle dans ce lieu depuis sa nomination en septembre 2024.

Un déplacement placé sous le signe du recueillement, à l’occasion d’un hommage rendu à Aboubakar Cissé, jeune homme de 22 ans assassiné le 25 avril dernier dans une mosquée du Gard.

Accueilli par le recteur Chems-Eddine Hafiz et des cadres de la mosquée, le ministre a assisté à une cérémonie empreinte d’émotion, en présence de nombreux fidèles et de proches de la victime.

Cette visite intervient dans un contexte de tensions persistantes entre le ministère de l’Intérieur et certaines institutions musulmanes, nourries par des désaccords sur la reconnaissance et le traitement des actes islamophobes en France.

Chems-Eddine Hafiz a salué la présence du ministre, évoquant dans un message sur les réseaux sociaux « une visite marquée par l’écoute, le dialogue, et un hommage émouvant ».

Il a également rappelé que « la République doit protéger tous ses enfants, sans distinction », soulignant l’attente forte de la communauté musulmane envers les pouvoirs publics.

Lors de son discours, le recteur n’a pas hésité à qualifier le meurtre d’Aboubakar Cissé d’« attentat islamophobe » et de « crime terroriste », dénonçant « un acte de haine, d’extrême violence, ponctué d’invectives anti-islam ».

Un message fort, qui fait écho au sentiment d’abandon ressenti par une partie des musulmans de France.

Une rencontre entre le ministre de l’Intérieur et la famille de la victime était initialement prévue dans la journée, mais celle-ci a été reportée à la demande des avocats de la famille. Bruno Retailleau a proposé une nouvelle date, le 23 mai, pour échanger avec les proches d’Aboubakar Cissé.

Dans son intervention, le ministre a reconnu la gravité des faits et a souligné la nécessité de nommer les choses : « Quand le mot islamophobe devient l’objet d’un débat stérile, on en nie la violence réelle. »

Il a toutefois insisté sur la nécessité de faire de ce drame une opportunité de rassemblement : « Ce ne doit pas être un ferment de division supplémentaire, mais une secousse salutaire, une prise de conscience du lien précieux qui nous unit au-delà de nos différences. »