Dans un discours devant les deux chambres du Parlement, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué dimanche 29 décembre 2024 l’écrivain Boualem Sansal qui a fait l’objet d’une attaque particulièrement virulente.
Abdelmadjid Tebboune n’a pas mâché ses mots en évoquant Boualem Sansal, qu’il a qualifié de « traître » et « voleur au passé douteux ». Le président a notamment déclaré : « Sansal est un voleur envoyé pour briser l’unité nationale. » Ce commentaire fait suite à une interview controversée de l’écrivain avec le média français Frontière Média, dans laquelle il a affirmé que plusieurs villes de l’ouest algérien, comme Tlemcen, Oran et Mascara, faisaient historiquement partie du Maroc. Ces propos, perçus comme une attaque à l’unité territoriale de l’Algérie, ont déclenché un tollé.
Tebboune a également insinué que l’écrivain avait des origines et un passé jugés « douteux », une déclaration qui risque d’enflammer davantage le débat sur le rôle des intellectuels dans la société algérienne et leur position face au pouvoir en place.
Une économie algérienne en pleine mutation
Malgré les tensions soulevées par ce volet politique, le président a tenu à mettre en avant les succès économiques récents de l’Algérie. Tebboune a affirmé que tous les indicateurs économiques et financiers du pays sont en nette amélioration, ce qui permettrait à l’Algérie de rejoindre prochainement les rangs des pays émergents.
Parmi les avancées soulignées :
- Autosuffisance énergétique : Depuis 2021, l’Algérie produit localement toutes les variétés d’essence, et elle dispose d’un excédent énergétique de 12 000 MW destiné à l’exportation.
- Agriculture : Avec une production agricole atteignant une valeur de 37 milliards de dollars, le pays se rapproche de l’autosuffisance, notamment en matière de blé tendre et de blé dur.
- Logement et industrie : Le président a vanté la production locale des matériaux utilisés dans les projets de logement, tout en rejetant les critiques sur la gestion des fonds publics. Le secteur industriel, après des années de stagnation, amorce une reprise significative grâce aux industries de transformation.
Une diplomatie aux positions inébranlables
Le président Tebboune a également consacré une partie de son discours aux questions internationales, réaffirmant la constance des positions algériennes :
- Soutien à la Palestine : Tebboune a réitéré que l’Algérie ne changera pas de cap dans son soutien indéfectible à la cause palestinienne, jusqu’à l’obtention d’une indépendance totale.
- Sahara occidental : Il a qualifié la situation du Sahara occidental d’« affaire de décolonisation » et rejeté fermement l’idée d’autonomie proposée par le Maroc, qu’il a décrite comme étant « d’origine française ».
- Mémoire historique avec la France : Tebboune a exhorté la France à reconnaître pleinement les crimes coloniaux, notamment les massacres, ainsi que les conséquences des essais nucléaires menés dans le désert algérien.