Le Qatar et les Etats-Unis ont annoncé la conclusion mercredi d’un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération d’otages, après plus de 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.

Israël a néanmoins prévenu que des questions restaient à régler et dit espérer conclure « cette nuit », selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

A l’annonce de l’accord salué par plusieurs capitales et organisations internationales, des milliers de Palestiniens ont exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre déclenchée par une attaque d’une ampleur sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

« Je n’arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d’un an commence à toucher à sa fin », s’exclame Randa Samih, une déplacée palestinienne de 45 ans à Nousseirat, dans le centre de Gaza. « Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu. »

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l’un des médiateurs entre Israël et le Hamas, a annoncé l’entrée en vigueur dimanche de l’accord dont la première phase verra une libération de 33 otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre et encore retenus à Gaza.

« L’accord entrera en vigueur le dimanche 19 janvier (…) La première phase durera 42 jours et comprendra un cessez-le-feu ainsi que le retrait des forces israéliennes vers l’est, loin des zones peuplées. Ces forces seront positionnées le long de la frontière de Gaza », a-t-il dit à Doha.

Selon lui, « le Hamas libérera 33 otages israéliens, dont des femmes civiles, ainsi que des enfants, des personnes âgées, des malades civils et des blessés, en échange de plusieurs prisonniers détenus » par Israël.

« Un mécanisme de suivi pour surveiller l’application de l’accord sera mis en place au Caire et sera géré par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis », a-t-il ajouté.

Le président américain Joe Biden a lui annoncé que l’accord se traduirait, dans sa première phase, par un cessez-le-feu « entier et total », en précisant avoir travaillé « en équipe » avec le président élu américain Donald Trump sur ce texte.

M. Biden a confirmé que la première phase durerait six semaines avec un cessez-le-feu, accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées et de la libération de certains otages dont « les femmes, les personnes âgées et les blessés ». Israël remettra en liberté « des centaines » de prisonniers palestiniens selon lui.

L’aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, qui doit permettre des négociations en vue d’arriver à la deuxième phase, à savoir « une fin définitive de la guerre », a-t-il ajouté.

La deuxième phase doit aussi permettre la libération des derniers otages et un retrait complet israélien de Gaza, a encore détaillé M. Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués durant leur captivité.