L’Algérie a répondu ce samedi 11 janvier à la France sur l’affaire de l’influenceur algérien Boualem, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme Doualemn.
Arrêté le 4 janvier à Montpellier après des appels à la violence sur TikTok contre les ressortissants algériens en France, Boualem, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme Doualemn, a été expulsé vers l’Algérie le 9 janvier 2025.
Suite à son renvoi vers la France le 10 janvier, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a réagi vendredi 10 janvier affirmant que « l’Algérie cherche à humilier la France ».
Retailleau menace l’Algérie de représailles suite à son refus d’accueillir influenceur Doualemn. L’Algérie a réagi ce samedi 11 janvier aux menaces du ministre français, dénonçant la campagne de désinformation menée par l’extrême droite française « revancharde » et « haineuse ».
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a affirmé que l’extrême-droite française « revancharde » et « haineuse » mène actuellement une campagne de désinformation contre l’Algérie.
Alger dénonce une campagne de désinformation, voire de mystification,
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’Alger n’était pas engagée dans une logique d’escalade. « L’extrême-droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l’Algérie. Ce faisant, ils croient y avoir trouvé un exutoire à leurs rancœurs et à leurs frustrations », assure le ministère.
« Contrairement à ce que prétendent l’extrême-droite française, ses porte-voix et ses relais, l’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation. C’est bel et bien l’extrême-droite et ses représentants qui veulent imposer à la relation algéro-française leurs vues faites de velléités d’intimidation, de menace et d’un bras de fer dont ils parlent sans retenue et sans nuance », affirme le ministère.
« L’expulsion arbitraire et abusive d’un ressortissant algérien de France vers l’Algérie a fourni à cette partie nostalgique de la France l’occasion de donner libre cours à ses règlements de compte historiques avec l’Algérie souveraine et indépendante », ajoute le communiqué. « Cette occasion a été bien mal-choisie. En effet, le ressortissant objet de l’expulsion vit en France depuis 36 ans. Il y dispose d’un permis de séjour depuis 15 ans. Il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française. Enfin, il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans », note le ministère.
Doualemn privé de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février
Selon la même source, « l’ensemble de ces données lui confère indubitablement des droits que son expulsion précipitée et contestable l’a empêché de faire valoir tant devant les juridictions françaises qu’européennes. En conséquence, ce ressortissant n’a pu bénéficier d’un procès judiciaire en bonne et due forme, qui constitue un rempart contre l’abus de pouvoir, dans la mesure où son ordre d’expulsion, s’il avait été mené à son terme, l’aurait privé de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février de l’année en cours ».
Par ailleurs, « et en violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 24 mai 1974, la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause. Bien plus, elle n’a pas donné suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite », rappelle le ministère.
« Au vu de tous ces dépassements et de toutes ces violations des droits acquis par le ressortissant algérien sur le territoire français, la décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français », conclut le texte.
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