La France menace de supprimer l’accord de 2013 avec l’Algérie. Cet accord permet aux détenteurs algériens de passeports diplomatiques de se rendre en France sans visa.
Le ministre de la Justice français Gérald Darmanin, lors de son passage dimanche 12 janvier 2025, sur la chaîne LCI, se dit favorable pour la suppression de cet accord afin de réimposer des visas pour les dirigeants algériens.
« Il y a un accord de 2013 qui est un accord gouvernemental qui permet à ceux qui ont un passeport officiel, un passeport diplomatique algérien, il y en a des milliers », de « venir en France sans visa pour pouvoir circuler librement », a précisé le ministre de la Justice.
« Toucher les dirigeants ou la plupart des dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation, comme l’a évoqué le ministre de l’Intérieur (Bruno Retailleau), ça me paraît plus intelligent, plus efficace et ça peut se faire très rapidement », a développé le garde des Sceaux. « Il faut supprimer cette facilité », a-t-il affirmé. Cette « mesure de rétorsion » ne toucherait pas « les 10 % de nos compatriotes qui ont des liens de sang, de sol, de culture, y compris les Pieds-Noirs », a par contre ajouté Gérald Darmanin.
L’accord de 1968 est « obsolète »
S’exprimant sur l’accord de 1968, Darmanin a affirmé que cet accord est « obsolète ». « Il a été révisé quatre fois, il est devenu obsolète. Il date de 1968. Ce n’est pas le nœud du problème », a-t-il dit, en se disant favorable pour des mesures ciblées contre les dirigeants algériens.
Gérald Darmanin a rappelé qu’en 2021, le nombre de visas accordés aux Algériens, Tunisiens et Marocains, ont baissé drastiquement, affirmant que cette mesure n’a pas donné un grand résultat car les demandeurs de visas optent pour l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne à travers des visas Schengen avant de rentrer en France.
« En 2021, nous avons baissé drastiquement les visas pour le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, avec un succès très relatif, parce que les Algériens, les Tunisiens et les Marocains demandent des visas Schengen en Espagne, en Italie et en Allemagne. Ensuite, ils viennent en France », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, Darmanin a plaidé pour une « réponse européenne commune ».
Lire aussi : Influenceur algérien renvoyé vers la France : Alger répond à Paris