Le président américain Donald Trump a fait une annonce extraordinaire mardi, disant vouloir prendre « le contrôle » de la bande de Gaza dévastée par la guerre.
Le président américain a également répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.
« Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec », a déclaré le président américain, parlant du territoire palestinien comme d’un « chantier de démolition ».
« Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes », a-t-il ajouté, en soulignant que les Etats-Unis allaient « aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits », afin de développer économiquement le territoire palestinien.
Il ne s’est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d’un projet « à long terme », mais il a dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont « adoré » l’idée.
« Ce n’est pas une décision prise à la légère », a-t-il dit, répétant son voeu de faire de Gaza la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Il a affirmé qu’un accord de normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël allait « se faire ». Ce que Ryad a immédiatement démenti.a
« L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela », a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Le président américain a suscité récemment une vague d’indignation internationale en proposant de faire « tout simplement le ménage » dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux « plus sûrs » comme l’Egypte ou la Jordanie, hostiles à l’idée.
Mais il fait monter la pression et assure qu’il obtiendra gain de cause.
M. Trump doit recevoir dans la semaine le roi de Jordanie Abdallah II et s’est déjà entretenu au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Un dirigeant du Hamas, Sami Abu Zuhri, a fustigé les déclarations de Donald Trump sur le déplacement des Palestiniens, estimant qu’elles étaient une « recette pour créer le chaos » au Proche-Orient.
L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a lui appelé les dirigeants du monde à « respecter les souhaits du peuple palestinien » de vivre à Gaza.
Multiples condamnations après la proposition de contrôler Gaza
Le projet de Donald Trump de contrôler Gaza et déplacer ses habitants a soulevé mercredi de multiples condamnations, chez les Palestiniens et à l’étranger, au moment où doivent reprendre les délicates négociations sur la poursuite de la trêve entre Israël et le Hamas.
Le mouvement islamiste palestinien a accusé le président américain de « jeter de l’huile sur le feu » et affirmé que ses déclarations ne « contribueront pas à la stabilité » du Moyen-Orient.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, ainsi que l’Egypte et plusieurs capitales occidentales ont dénoncé les déclarations américaines, « dangereuses pour la stabilité » et « le processus de paix » selon Paris.
« En réponse aux appels américains au déplacement » des Palestiniens de Gaza, « nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple », a affirmé M. Abbas, qui s’est rendu en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II.